Dessinant à partir d’une série plutôt mystérieuse d’événements impliquant des mites, des étoiles, des voitures et autres dispositifs optiques, Instars et Imago* suggère que la poursuite implacable des avancées technologiques peut être potentiellement empreinte d’une inconsciente pulsion de mort.
Comme des papillons de nuit attirées par la lumière, les humains ont adhéré à la promesse d’une efficacité, d’une vitesse, d’une productivité toujours augmentées, à la quête d’une connaissance de l’univers aux limites toujours repoussées, ignorant les risques d’une telle course frénétique.
Instars et Imago* propose un canevas d’histoires enchevêtrées dans lesquelles la ressemblance, le (bio)mimétisme, la paréidolie et l’apparition de nouvelles espèces hybrides plus ou moins attestées s’enchaînent au sein d’une série de visions fantomatiques, de rêves spéculatifs.
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En anglais, on appelle «instars» les différents stades de l’évolution d’une chenille avant qu’elle ne se transforme en chrysalide et qu’elle n’émerge finalement comme ce que les biologistes appellent «imago» ou «stade imaginal » – soit la forme ailée correspondant à un papillon ou une mite adultes. En français, «à l’instar de» signifie qu’une chose peut être comprise ou utilisée à la place d’une autre. En latin, «instar» désignait le poids assurant le parfait équilibre d’une balance. Dans «instar», on peut aussi entendre la profondeur d’un ciel sombre et pourtant étoilé.
L’imago fut, chez les romains, le masque mortuaire qui a longtemps été le support d’un culte des bustes et des anciens, trônant dans l’atrium des maisons dans des armoires dédiées souvent fermées.
En français, le mot anglais «moth» peut être compris aussi bien comme papillon de nuit que comme mite alimentaire (teigne) ou mite des vêtement (pyrale). En français, le mot mite est l’homophone du mot mythe, ce qui peut nous rappeler au jeu de mot d’un préhistorien – dont nous n’avons pas pu retrouver la source – déclarant qu’«en matière d’histoire, quand il y a des trous, il y a des mythes».