La genèse des installations de Chloé se trouve dans les matériaux naturels et artificiels qu’elle rencontre, recueille et qui viennent s’intégrer directement à son travail.
Ces "glaneries" sont le point de départ d’une traversée sensible sur les territoires, non pas dans une envie de le dominer, mais afin d’évoluer en adéquation avec eux. Elle construit un dialogue éco-féministe où végétaux et animaux s’entremêlent au travail de la main: brins d’herbes, coquilles, graines, ailes de papillons sont tissés, tricotés, coulés dans du métal, emprisonnés dans du vitrail...

Les procédés techniques sont ceux assimilés lors de ses études en design textile à l’ENSCI, Les Ateliers, lors de rencontres avec des artisan·e·s, ou lors des huit années où elle a travaillé pour le magasin de taxidermie et d’entomologie Deyrolle.

Les dernières recherches de Chloé portent sur la figure de l’escargot. À partir de données scientifiques, folkloriques et anthropologiques sur les gastéropodes, elle imagine une série d’installations et de performances participatives qui mettent en scène une chimère : moitié humain·e, moitié escargot.
Les chimères, qui vivent en marge entre le monde sauvage et le monde civilisé et dont les identités, les désirs et les corps sortent de la norme, sont une source d’inspiration pour questionner notre propre monstruosité ainsi que l’avenir des relations entre les espèces.

Le monde mystérieux dans lequel l’artiste nous invite oscille donc entre la légèreté d’un conte de fée et l’étrange atmosphère des cabinets de curiosités. Elle puise à travers les références fantaisistes et rurales de son enfance un univers esthétique à la fois sombre et poétique. La flore y est fantasmée, le temps cristallisé et la présence de toute forme de vie révélée.