Mon projet Proxi s’inspire librement du travail «Le monde est beau» de Patzsch, un siècle plus tard. Il se constitue lui aussi de vues
d’objets, mais s’inscrit dans une perspective inquiète, puisant son énergie dans les tensions, incompréhensions et confrontations propres à notre période.
Dans Proxi, les photographies d’objets de consommation courante renvoient à la condition des habitants de La Guillotière, quartier
populaire du centre de Lyon.
Les objets photographiés sont d’usage quotidien, certains sont ramassés dans les rues du quartier que j’ai habité pendant douze ans, certains autres recueillis auprès d’habitants, ou achetés dans des commerces de proximité. Ils sont choisis tant pour leur signification et leur ancrage dans leur environnement que pour leur
potentiel visuel.
Force plastique, réflexion de la lumière, transparence, frontalité de la station naturelle, ces objets portent en eux la capacité de transcender leur rôle assigné de marqueurs sociaux, de stigmates de pratiques non responsables ou de transgressions. Dans la situation de studio dans laquelle ils sont convoqués, ils s’émancipent, incarnent un beau singulier et autonome, hors morale ou analyse qualitative.
Karim Kal.
Karim Kal
L’artiste Karim Kal est né en 1977 et vit à Samoëns.
Après avoir suivi une formation aux Beaux- Arts de Grenoble, il intègre ensuite l’école de
photographie de Vevey (Suisse).
Sa dernière exposition personnelle «Circuit Kabyle» s’est tenue en 2023 à l’Assaut de La menuiserie à Saint-Étienne. Il a également participé en 2020 à «la Photographie à l’Épreuve de l’Abstraction», au centre
photographique d’Ile-de-France. En 2019, «Là où les eaux se mêlent», Biennale de Lyon ainsi que
«Photographier l’Algérie», à l’Institut du Monde Arabe de Tourcoing.
La monographie «Arrière Pays» est sortie aux éditions Loco en 2019. Une sélection d’œuvres
récentes ont rejoint notamment les collections du Musée d’Art Moderne de Saint-Étienne, du Fond
National d’Art Contemporain, du Musée National de l’Histoire de l’Immigration.
En 2017, il a participé à la commande nationale en photographie documentaire «Les Regards du Grand Paris» et en 2022, il fait partie des lauréats de la grande commande nationale «Radioscopie de la France : Regards sur le pays traversé par la crise sanitaire».
Karim Kal est lauréat du prix Henri Cartier Bresson en 2023.
Site internet de l’artiste
