La série des fleurs et plus largement des végétaux concentre mon intérêt récent, elle représente des formes d’une vie terrestre précieuse. La fragilité des spectres végétaux à la surface des toiles est l’expression de mon inquiétude face à celle des formes de vie à la surface de notre monde.
Lors de la première étape d’une œuvre, je réalise un fond abstrait dans l’esprit d’une peinture gestuelle et colorée faite de larges coups de pinceaux.

Ces peintures pensées comme des fonds deviennent, une fois numérisées, les réceptacles de figurations végétales situées au premier plan. Pour les végétaux, je travaille à partir de photographies que je prends lors de mes promenades. La conception de la peinture finale se fait alors sur mon ordinateur dans un moment virtuel où les calques superposés sur un logiciel graphique permettent la rencontre des fonds abstraits et des fleurs. J’opère alors des découpes, je créée des manques et des déchirures dans l’image végétale de façon à laisser percevoir le fond abstrait de la peinture d’origine.
Le travail pictural se fait ensuite lors d’une phase de report sur la toile des éléments figuratifs végétaux. La peinture à l’huile redonne alors une densité matérielle et corporelle à l’image. Dans l’état final, la distinction fond/forme est souvent abolie, les arrières et premiers plans se confondent au profit d’une image dynamique peinte faite d’espaces et de formes entremêlés.

En dégradant les formes de l’image, j’en dégrade aussi le sens, pour faire dériver l’esprit vers des espaces imaginaires souvent cosmiques.